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Type : ruines antiques
Note : 4,5 (314 Vues)
Période : romaine
Horaires:
UNESCO : Classé patrimoine mondial de l’UNESCO

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Tipasa de Maurétanie est un site archéologique situé sur le territoire de la commune de Tipaza en Algérie, qui conserve les ruines d’une ville romaine. Le site a été classé patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 2002  en décrivant le site comme  » l’un des plus extraordinaires complexes archéologiques du Maghreb  »  reflétant de manière très significative les contacts entre les berbères et les vagues de colonisation punique et romaine entre le vi  siècle av. J.-C. et le vi  siècle de notre ère .

Historique

Localisation de Tipasa dans l’Afrique romaine

Étymologie

Sur un promontoire à l’abri du mont Chenoua les Phéniciens fondent un comptoir vers le vi  siècle av. J.-C.  : de cette origine la ville tire son nom qui signifie passage  ou escale , les Arabes l’appelaient Tefassed qui signifie détérioré, les Français l’ont appelée Tipaza . Pour d’autres sources, Tipasa serait la déformation du mot berbère Tafsa, qui signifie grès ou pierre calcaire, toujours en usage dans beaucoup de régions du Maghreb. Le nom de ce lieu-dit, dans la langue des premiers habitants de cette région (Imazighens qui s’appellent eux-mêmes « Leqbayel » puisque ce qu’on appelle aujourd’hui la Kabylie était donné à toute ses zones tribales situés à cotés des Villes (Houaders) comme la Kabylie actuelle par rapport à la ville De Béjaïa(Terme non ethnique,mais sociologique).

Époque punique

Caveau punique du port de Tipaza

L’emplacement du comptoir a été choisi comme un point de relâche entre Icosium (Alger) et Caesarea (Cherchel) offrant un refuge pour les navigateurs sur leur route vers les Colonnes d’Hercule (Gibraltar). Le comptoir se développe et devient vers le ii  siècle av. J.-C. une véritable cité punique inféodée à Carthage. Des stèles représentant des symboles phéniciens tels que le Signe dit de Tanit  et des pièces de monnaie typiques de Carthage représentant le cheval et le palmier qui témoignent de l’influence punique sur la ville  outre le mobilier funéraire retrouvé dans les différentes nécropoles puniques attestent de l’importance de cette ville , des nécropoles considérées par l’UNESCO comme des plus anciennes et des plus étendues du monde punique .

Époque numide

Mausolée royal de Maurétanie à quelques encablures à l’est de Tipasa

À part des pièces de céramiques campaniennes, des lampes hellénistiques  et des pièces de monnaie représentant Massinissa, Juba II et Ptolémée , aucun monument datable de cette époque n’a pu être retrouvé par les archéologues, très probablement en raison des remaniements architecturaux de l’époque romaine. Toutefois, étant sur l’axe routier est-ouest de la Maurétanie, la ville ne pouvait échapper aux rivalités berbères sur ces territoires entre les rois numides Syphax, Massinissa, Bocchus 1 , Juba 1  et Bocchus II. Cependant la ville connaît un certain essor sous le roi Juba II et devient avec sa capitale Caesaria (Césarée) situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest, l’un des foyers de la culture gréco-romaine et un centre de transit et de négoce actif.

En 40 apr. J.-C., Ptolémée, fils de Juba II, est exécuté par Caligula, et la Maurétanie passe définitivement sous administration romaine directe.

Époque romaine

Villa des fresques

Sous le règne de l’empereur romain Claude I  entre 41 et 54 apr. J.-C. la Maurétanie est divisée en deux provinces : la Maurétanie césarienne qui tire son nom de sa capitale Césarée (actuelle Cherchell) sur un territoire correspondant au centre et à l’ouest de l’actuelle Algérie, et la Maurétanie tingitane avec Tingis (actuelle Tanger) comme capitale, sur un territoire correspondant au nord de l’actuel Maroc.

En l’an 46, Tipasa prend le statut de municipe de droit latin (jus latinus). Initialement, la ville se situe sur la colline à l’emplacement actuel du phare dominant le vieux port et comporte des maisons, le forum, la basilique judiciaire et le capitole, l’ensemble délimité par une enceinte . La ville s’étend ensuite sur la plaine ainsi que sur les collines est et ouest avec de nombreux édifices publics et privés tels que la villa aux fresques; le tout est entouré d’une enceinte plus grande d’environ 2 200 mètres. Tipasa fut ainsi élevé au rang de colonie romaine : colonia Aelia Tipasensis. La cité reçoit toutes les prérogatives de la citoyenneté romaine et à la fin du ii  siècle la ville connaît son apogée à l’époque des derniers Antonins et des Sévères avec une population qui s’élève, selon les estimations « avec réserve » de Stéphane Gsell, à 20 000 habitants appelés Tipasitani ou Tipasenses .

Époque paléochrétienne

Sarcophage chrétien

Dans la première moitié du iii  siècle, le christianisme y fait son apparition. L’épitaphe de Rasinia Secunda dont le décès est daté au    est la plus ancienne inscription chrétienne datée d’Afrique (238)  .

Du iii  au iv  siècle, le christianisme a connu un véritable essor, comme en témoigne la multitude d’édifices religieux comme la grande basilique considérée parmi l’une des plus grandes d’Afrique antique, la basilique de l’évêque Alexandre, la basilique de sainte Salsa, ainsi que la multitude de nécropoles développées autour des lieux de culte.

Au milieu du iv  siècle, Tipasa subit comme beaucoup de cités d’Afrique du Nord, les affres du schisme donatiste. Cette période a été marquée entre 371 et 372 par la révolte de Firmus soutenue par nombreuses tribus indigènes, des pillards ainsi que les donatistes pleins de haine religieuse contre l’Empire romain de Valentinien Ier. Contrairement à Icosium et Caesarea prises d’assaut par Firmus, Tipasa a pu résister à cette invasion ce qui accroît vraisemblablement la prospérité de la ville pour quelques années encore .

Décadence

Bien qu’elle ait été entourée d’une enceinte de protection, cela n’a pas empêché sa destruction en l’an 430 par les Vandales menés par Genséric. À la fin du v  siècle, sous Hunéric, les chrétiens sont persécutés et fuient par mer vers l’Espagne .

En 534, les Byzantins reprennent l’Afrique, Tipasa a dû retrouver une certaine paix et prospérité comme en témoignent certains travaux d’agrandissement, de remplois ou de réadaptations. Au-delà du vi  siècle, la vie continue dans la précarité et le provisoire et Tipasa finit par subir le sort de toutes les cités abandonnées, livrée aux alluvions des oueds et à l’ensevelissement des dunes.

Les premières fouilles ont lieu seulement au xix  siècle. Stéphane Gsell publie une monographie en 1894 . Puis Jean Baradez en 1946 introduit des méthodes de travail modernes et scientifiques et constitue les premières collections du musée.

Tipasa de Maurétanie est un site archéologique situé sur le territoire de la commune de Tipaza en Algérie, qui conserve les ruines d’une ville romaine. Le site a été classé patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 2002  en décrivant le site comme  » l’un des plus extraordinaires complexes archéologiques du Maghreb  »  reflétant de manière très significative les contacts entre les berbères et les vagues de colonisation punique et romaine entre le vi  siècle av. J.-C. et le vi  siècle de notre ère .

Historique

Localisation de Tipasa dans l’Afrique romaine

Étymologie

Sur un promontoire à l’abri du mont Chenoua les Phéniciens fondent un comptoir vers le vi  siècle av. J.-C.  : de cette origine la ville tire son nom qui signifie passage  ou escale , les Arabes l’appelaient Tefassed qui signifie détérioré, les Français l’ont appelée Tipaza . Pour d’autres sources, Tipasa serait la déformation du mot berbère Tafsa, qui signifie grès ou pierre calcaire, toujours en usage dans beaucoup de régions du Maghreb. Le nom de ce lieu-dit, dans la langue des premiers habitants de cette région (Imazighens qui s’appellent eux-mêmes « Leqbayel » puisque ce qu’on appelle aujourd’hui la Kabylie était donné à toute ses zones tribales situés à cotés des Villes (Houaders) comme la Kabylie actuelle par rapport à la ville De Béjaïa(Terme non ethnique,mais sociologique).

Époque punique

Caveau punique du port de Tipaza

L’emplacement du comptoir a été choisi comme un point de relâche entre Icosium (Alger) et Caesarea (Cherchel) offrant un refuge pour les navigateurs sur leur route vers les Colonnes d’Hercule (Gibraltar). Le comptoir se développe et devient vers le ii  siècle av. J.-C. une véritable cité punique inféodée à Carthage. Des stèles représentant des symboles phéniciens tels que le Signe dit de Tanit  et des pièces de monnaie typiques de Carthage représentant le cheval et le palmier qui témoignent de l’influence punique sur la ville  outre le mobilier funéraire retrouvé dans les différentes nécropoles puniques attestent de l’importance de cette ville , des nécropoles considérées par l’UNESCO comme des plus anciennes et des plus étendues du monde punique .

Époque numide

Mausolée royal de Maurétanie à quelques encablures à l’est de Tipasa

À part des pièces de céramiques campaniennes, des lampes hellénistiques  et des pièces de monnaie représentant Massinissa, Juba II et Ptolémée , aucun monument datable de cette époque n’a pu être retrouvé par les archéologues, très probablement en raison des remaniements architecturaux de l’époque romaine. Toutefois, étant sur l’axe routier est-ouest de la Maurétanie, la ville ne pouvait échapper aux rivalités berbères sur ces territoires entre les rois numides Syphax, Massinissa, Bocchus 1 , Juba 1  et Bocchus II. Cependant la ville connaît un certain essor sous le roi Juba II et devient avec sa capitale Caesaria (Césarée) situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest, l’un des foyers de la culture gréco-romaine et un centre de transit et de négoce actif.

En 40 apr. J.-C., Ptolémée, fils de Juba II, est exécuté par Caligula, et la Maurétanie passe définitivement sous administration romaine directe.

Époque romaine

Villa des fresques

Sous le règne de l’empereur romain Claude I  entre 41 et 54 apr. J.-C. la Maurétanie est divisée en deux provinces : la Maurétanie césarienne qui tire son nom de sa capitale Césarée (actuelle Cherchell) sur un territoire correspondant au centre et à l’ouest de l’actuelle Algérie, et la Maurétanie tingitane avec Tingis (actuelle Tanger) comme capitale, sur un territoire correspondant au nord de l’actuel Maroc.

En l’an 46, Tipasa prend le statut de municipe de droit latin (jus latinus). Initialement, la ville se situe sur la colline à l’emplacement actuel du phare dominant le vieux port et comporte des maisons, le forum, la basilique judiciaire et le capitole, l’ensemble délimité par une enceinte . La ville s’étend ensuite sur la plaine ainsi que sur les collines est et ouest avec de nombreux édifices publics et privés tels que la villa aux fresques; le tout est entouré d’une enceinte plus grande d’environ 2 200 mètres. Tipasa fut ainsi élevé au rang de colonie romaine : colonia Aelia Tipasensis. La cité reçoit toutes les prérogatives de la citoyenneté romaine et à la fin du ii  siècle la ville connaît son apogée à l’époque des derniers Antonins et des Sévères avec une population qui s’élève, selon les estimations « avec réserve » de Stéphane Gsell, à 20 000 habitants appelés Tipasitani ou Tipasenses .

Époque paléochrétienne

Sarcophage chrétien

Dans la première moitié du iii  siècle, le christianisme y fait son apparition. L’épitaphe de Rasinia Secunda dont le décès est daté au    est la plus ancienne inscription chrétienne datée d’Afrique (238)  .

Du iii  au iv  siècle, le christianisme a connu un véritable essor, comme en témoigne la multitude d’édifices religieux comme la grande basilique considérée parmi l’une des plus grandes d’Afrique antique, la basilique de l’évêque Alexandre, la basilique de sainte Salsa, ainsi que la multitude de nécropoles développées autour des lieux de culte.

Au milieu du iv  siècle, Tipasa subit comme beaucoup de cités d’Afrique du Nord, les affres du schisme donatiste. Cette période a été marquée entre 371 et 372 par la révolte de Firmus soutenue par nombreuses tribus indigènes, des pillards ainsi que les donatistes pleins de haine religieuse contre l’Empire romain de Valentinien Ier. Contrairement à Icosium et Caesarea prises d’assaut par Firmus, Tipasa a pu résister à cette invasion ce qui accroît vraisemblablement la prospérité de la ville pour quelques années encore .

Décadence

Bien qu’elle ait été entourée d’une enceinte de protection, cela n’a pas empêché sa destruction en l’an 430 par les Vandales menés par Genséric. À la fin du v  siècle, sous Hunéric, les chrétiens sont persécutés et fuient par mer vers l’Espagne .

En 534, les Byzantins reprennent l’Afrique, Tipasa a dû retrouver une certaine paix et prospérité comme en témoignent certains travaux d’agrandissement, de remplois ou de réadaptations. Au-delà du vi  siècle, la vie continue dans la précarité et le provisoire et Tipasa finit par subir le sort de toutes les cités abandonnées, livrée aux alluvions des oueds et à l’ensevelissement des dunes.

Les premières fouilles ont lieu seulement au xix  siècle. Stéphane Gsell publie une monographie en 1894 . Puis Jean Baradez en 1946 introduit des méthodes de travail modernes et scientifiques et constitue les premières collections du musée.

Classé dans :

sites archéologiques,

Dernière mise à jour : 27 septembre 2024